Alors êtes-vous prêt pour ce nouveau BookIn – BookOut? Pour rappel, il s’agit d’une rubrique du club de lecture #JeBookin dans laquelle je vous donne mon avis sur mes dernières lectures: BookIn, si j’ai aimé, BookOut, si je n’ai pas apprécié.
Pour cette nouvelle édition, je vous propose une revue des titres suivants:
- Le livre d’heures, Claire Béchec
- Il est grand temps de rallumer les étoiles, Virginie Grimaldi
- My absolute darling, Gabriel Tallent
Allez, voyons plus en détail ce qui m’a tant plu dans ces ouvrages!
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Le livre d’heures – Claire Béchec
Le pitch :
Après une tempête, on découvre sur le rivage d’Inisheer, île située à l’ouest de l’Irlande, deux squelettes à demi enfouis dans le sable. Une femme, un homme. Les habitants de la ville la plus proche, Ballyvaughan, apprennent la nouvelle dans le journal local et se croisent dans l’épicerie-librairie de Melen, tout au long de cette lumineuse journée de septembre, avant de regagner leurs univers. Les heures de la journée vont s’écouler pour les uns et les autres, qui tentent d’imaginer qui étaient ces personnes et dans quelle mesure cette découverte pourra rompre le silence imposé par le temps. Les destins de ces Irlandais s’entremêlent dans une quête de vérité et de profondeur, au bord de l’océan. Chacun interroge les heures à sa façon et suggère sa vérité, jusqu’au soir et à l’avènement de l’écriture. Un bel hommage à l’Irlande et à ses habitants tendre et réaliste, un beau roman d’amitiés.
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Le livre est disponible sur Amazon ou La Fnac, mais aussi dans tous les grandes librairies, certaines bibliothèques ou chez votre libraire qui pourra certainement vous le commander. Pensez-aussi aux bourses d’échange ou aux réseaux de seconde main.
Mon avis
Reçu gracieusement dans le cadre d’un « Masse critique » sur Babelio, je serais sans doute passée à côté de cet ouvrage s’il n’avait pas fait partie de la sélection proposée. Et croyez-moi, cela aurait été vraiment dommage!
Pas besoin de réserver un billet d’avion si vous désirez vous rendre en Irlande… En lisant « Le livre d’heures » de Claire Béchec, vous serez immédiatement transposés dans ce merveilleux pays où le vent et les brumes façonnent lentement les âmes et les vies de ses austères habitants.
C’est à partir d’un fait divers étrange, la découverte de 2 cadavres trouvés main dans la main sur une plage d’une île déserte au large du petit village de Ballyvaughan, que l’auteure nous embarque dans une histoire montée comme un château de carte. Elle égraine ainsi subtilement chaque heure qui suit cette macabre découverte, non pas à la manière d’une banale enquête policière mais en embarquant le lecteur au coeur même de cette petite communauté irlandaise pour mieux en comprendre toute la subtile complexité.
On se prend ainsi d’emblée d’affection pour chacun des protagonistes allant même jusqu’à l’identification. Quel bonheur de se retrouver, grâce à la prose magistrale de Claire Béchec, tour à tour tenancier du bar-épicerie local, photographe de cet incroyable cadre de vie, père d’un marin disparu ou amoureuse de la liberté que procure un tel panorama. Au fur et à mesure de la lecture, chaque histoire personnelle s’imbrique à celle des autres et le mot « communauté » prend ici alors tout son sens.
J’ai adoré me retrouver dans ce décor grandiose et ce village gaélique tellement typique perdu aux confins des rives irlandaises. J’ai apprécié la construction en imbrication du récit jusqu’au dénouement final mais j’ai surtout raffolé de la superbe plume de cette auteure qui mérite décidément bien à être (re)connue!
“… un jour de splendeur, fragment d’été et d’automne mêlés qui teinta chacune des heures de la journée de l’éclat des choses finissantes. Un jour entre tous comme il en existe sur ces côtes reculées où le temps n’a pas la même façon de passer et où tout est chemin, tout est pressentiment.«
Note finale : **** (4/5) – BookIn!
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Il est grand temps de rallumer les étoiles – Virginie Grimaldi
Le pitch :
Anna, 37 ans, croule sous le travail et les relances des huissiers.
Ses filles, elle ne fait que les croiser au petit déjeuner. Sa vie défile, et elle l’observe depuis la bulle dans laquelle elle s’est enfermée.
À 17 ans, Chloé a des rêves plein la tête mais a choisi d’y renoncer pour aider sa mère. Elle cherche de l’affection auprès des garçons, mais cela ne dure jamais. Comme le carrosse de Cendrillon, ils se transforment après l’amour.
Lily, du haut de ses 12 ans, n’aime pas trop les gens. Elle préfère son rat, à qui elle a donné le nom de son père, parce qu’il a quitté le navire.
Le jour où elle apprend que ses filles vont mal, Anna prend une décision folle : elle les embarque pour un périple en camping-car, direction la Scandinavie. Si on ne peut revenir en arrière, on peut choisir un autre chemin.
Anna, Chloé, Lily. Trois femmes, trois générations, trois voix qui se répondent. Une merveille d’humour, d’amour et d’humanité.
Romancière à succès, Virginie Grimaldi est l’auteure de trois best-sellers, Le Premier Jour du reste de ma vie, Tu comprendras quand tu seras plus grande et Le Parfum du bonheur est plus fort sous la pluie
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Le livre est disponible sur Amazon ou sur La Fnac mais aussi dans tous les grandes librairies, certaines bibliothèques ou chez votre libraire qui pourra certainement vous le commander. Pensez-aussi aux bourses d’échange ou aux réseaux de seconde main.
Mon avis
Je ne sais pas pourquoi mais quand je pense littérature « feel good », j’ai immédiatement des à priori qui me viennent à l’esprit. J’imagine « sous-genre », « mal écrit » ou « beaucoup trop sentimentaliste ».
Et donc en commençant le livre de Virginie Grimaldi, élu lecture commune d’octobre 2018 par le club de lecture #JeBookin (voir Facebook), on ne peut pas dire que j’étais particulièrement motivée. Pour moi, c’est comme si un livre écrit dans un style familier sans fioriture ne pouvait pas être un bon roman. Je sais pertinemment bien que c’est stupide mais en tant que linguiste de formation, j’y accorde malgré moi une importance sans doute démesurée.
Sans doute… certainement même. Car ce roman est la preuve même qu’une belle histoire prime parfois aussi sur de belles lettres. Virginie Grimaldi manque de profondeur et de rondeur dans sa narration mais ses personnages, de par leur simplicité et manque de nuances, ont l’avantage de nous ressembler et nous embarquent ainsi tout de go dans leurs folles aventures.
On se plaît à imaginer oser vivre ses rêves jusqu’au bout, tout comme le fait Anna en embarquant ses 2 filles dans un road trip aux confins de la Scandinavie. On s’identifie à cette mère de famille un peu paumée qui réussit au terme d’un parcours semé d’embûches à se recentrer sur l’essentiel et à apprendre à son adolescente et sa petite fille fantasque de profiter pleinement de l’instant présent.
Alors, oui c’est plein de bons sentiments, oui la fin est prévisible et oui les gentils triomphent des méchants mais ce que je retiens surtout c’est que cela fait du bien de lire un tel récit! C’est frais et léger comme une bonne bouffée d’air quand le thermomètre dépasse les 40 degrés! Pas de prises de tête. Pas de lourdeurs (mis à part la redondance d’expressions déformées par la petite Lily que j’ai trouvées « lourdaudes » sur la longueur). C’est drôle et sans prétention et c’est pour cela que cela fonctionne. Quand on ferme le livre, on n’a qu’une envie, c’est de bousculer nos habitudes et de partir loin de notre train-train quotidien!
D’ailleurs, à mon avis les loueurs de camping-cars vont sérieusement augmenter leur chiffre d’affaires cette année 😉
“Tout au long de notre vie, on juge ce qui nous arrive, on se réjouit, on se lamente. Pourtant, on ne saura qu’au dernier moment s’il y avait lieu de se réjouir ou de se lamenter. Rien n’est figé, tout évolue. Ne sois pas triste aujourd’hui, car ce qui t’arrive est peut-être un grand bonheur.«
Note finale : ** (3/5) – BookIn!
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My absolute Darling – Gabriel Tallent
Le pitch :
À quatorze ans, Turtle Alveston arpente les bois de la côte nord de la Californie avec un fusil et un pistolet pour seuls compagnons. Elle trouve refuge sur les plages et les îlots rocheux qu’elle parcourt sur des kilomètres. Mais si le monde extérieur s’ouvre à elle dans toute son immensité, son univers familial est étroit et menaçant : Turtle a grandi seule, sous la coupe d’un père charismatique et abusif. Sa vie sociale est confinée au collège, et elle repousse quiconque essaye de percer sa carapace.
Jusqu’au jour où elle rencontre Jacob, un lycéen blagueur qu’elle intrigue et fascine à la fois. Poussée par cette amitié naissante, Turtle décide alors d’échapper à son père et plonge dans une aventure sans retour où elle mettra en jeu sa liberté et sa survie.
My Absolute Darling a été le livre phénomène de l’année 2017 aux États-Unis. Ce roman inoubliable sur le combat d’une jeune fille pour devenir elle-même et sauver son âme marque la naissance d’un nouvel auteur au talent prodigieux.
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Le livre est disponible sur Amazon ou sur La Fnac mais aussi dans tous les grandes librairies, certaines bibliothèques ou chez votre libraire qui pourra certainement vous le commander. Pensez-aussi aux bourses d’échange ou aux réseaux de seconde main.
Mon avis
« My absolute darling » n’est certainement pas un livre à mettre entre toutes les mains ! Réservé à un public averti et qui n’a pas froid aux yeux, c’est une lecture éprouvante dont on ne ressort pas indemne.
En effet, le livre raconte l’histoire d’un amour absolu, fou et violent car incestueux. On découvre ainsi un père et sa fille, Julia – tantôt surnommée « croquette » ou « Turtle » par ce dernier – dans leur relation ambiguë qui oscille perpétuellement entre amour et haine.
Martin, le père, est une caricature de ce que l’Amérique peut produire de pire. Grand amateur d’armes, persuadé qu’on ne peut s’en sortir dans la vie qu’à coup de flingues et de maîtrise parfaite du corps et de l’esprit, il élève sa fille unique dans un esprit d’apocalypse imminente. Manger des vers, nettoyer une arme, se relever après avoir reçu des coups de poings ou pister des animaux sauvages, telles sont les tâches qu’il enseigne à sa fille. Il est violent et froid et va jusqu’à violer Julia pour son plaisir personnel. Mais comme la gamine ne connaît que lui et n’a d’autre norme sociale autour d’elle que son père, tous deux reclus au fond de la forêt californienne, elle ne réalise pas qu’elle est une victime et n’a de choix que de surfer inlassablement entre dégoût et amour inconditionnel pour son géniteur.
L’ambiguïté du roman vient du caractère même des personnages. D’abord Martin qui, malgré les apparences, s’avère être un écologiste convaincu, lisant des philosophes grecques et citant les plus grands auteurs. Il n’est pas le méchant bête et affreux qu’on rêverait qu’il soit. Et il est donc compréhensible qu’une jeune fille sensible puisse s’attacher à lui malgré tout. Ensuite Julia, qui même si sous l’emprise de son père, rêve secrètement d’émancipation.
Gabriel Tallent nous plonge régulièrement dans les atermoiements de ses deux protagonistes et on a mal pour eux. Il est évident que leur personalité n’est ni tout blanche ni tout noire.
Jusqu’au jour où tout bascule… lorsque Julia rencontre Brett et Jacob, deux jeunes promeneurs perdus dans la forêt qu’elle connaît si bien. L’adolescente découvre alors un monde insoupçonné et des sentiments différents de ceux qu’elle a pu connaître jusque-là. La question est de savoir quelle voie elle va choisir et surtout comment elle va arriver à se détacher de son père?
Un roman angoissant, dérangeant et déroutant mais qui mérite qu’on s’y attarde car il est vraiment unique en son genre.
“ Il ne veut pas me faire de mal. Il m’aime plus que la vie elle-même. Il n’est pas toujours parfait. Parfois, il n’est pas vraiment l’homme qu’il voudrait être. Mais il m’aime comme personne n’a jamais été aimé. Je pense que ça compte plus que tout. ..»
Note finale : **** (4/5) – BookIn!
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J’espère que je vous ai donné envie de découvrir les ouvrages de ce 4e BookIn – BookOut.
Si vous les avez lus ou si vous en avez d’autres à me recommander, n’hésitez pas à partager vos avis en commentaires ou en utilisant l’hashtag #JeBookin ou la mention “BookIn – BookOut #4” sur vos réseaux sociaux ou en vous rendant directement sur la page Facebook du club de lecture #JeBookin.
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