Je vous retrouve pour le dernier BookIn – BookOut de 2018. Pour rappel, il s’agit de la rubrique du club de lecture #JeBookin dans laquelle je vous donne mon avis sur mes dernières lectures: BookIn, si j’ai aimé, BookOut, si je n’ai pas apprécié.
Pour cette dernière édition de l’année du BookIn – BookOut, je vous propose une revue des titres suivants:
Et sans trop en dévoiler, sachez qu’il y a un coup de coeur, un joli roman et une petite déception… Alors lequel sera BookIn – BookOut?
Le Démo est un lotissement comme les autres. Ou presque. Les pavillons s alignent comme des pierres tombales. Chez eux, il y a quatre chambres. Celle du frère, la sienne, celle des parents. Et celle des cadavres. Le père est chasseur de gros gibier. Un prédateur en puissance. La mère, est transparente, amibecraintive, soumise à ses humeurs.
Avec son frère, Gilles, elle tente de déjouer ce quotidien saumâtre. Ils jouent dans les carcasses des voitures de la casse en attendant la petite musique qui annoncera l arrivée du marchand de glace. Mais un jour, un violent accident vient faire bégayer le présent. Et rien ne sera plus jamais comme avant.
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💡 Le livre est disponible sur Amazon ou La Fnac, mais aussi dans tous les grandes librairies, certaines bibliothèques ou chez votre libraire qui pourra certainement vous le commander. Pensez-aussi aux bourses d’échange ou aux réseaux de seconde main.
Mon avis
Je ne vais pas être originale mais j’ai adoré ce livre! Je l’ai dévoré en à peine deux jours et il résonne encore en moi à l’heure où j’écris cette critique. Comme l’esprit de la hyène qui s’est « emparée » du frère de la narratrice, « La vraie vie » m’a littéralement ensorcelée!
Pourtant le sujet n’est pas des plus joyeux. Adeline Dieudonné nous dépeint ainsi le quotidien d’une famille dont le père est violent, limite pervers. Un ancien chasseur braconnier qui terrorise sa femme et ses enfants.
A la manière de « C’est arrivé près de chez vous », certaines scènes sont délibérément crues et il faut un certain recul pour ne pas être écœuré par le premier degré délibéré de certains passages.
On pense aussi – pour les initiés – à « Striptease », l’émission culte de la RTBF dans les années 80. L’ambiance est souvent glauque, pesante, légèrement désuète mais comme l’histoire est contée par la fille du « bourreau », sa naïveté d’enfant fait contrepoids à toute l’atrocité des séances de maltraitance. Et finalement, on se surprend à sourire intérieurement à la lecture de certains détails touchants tant l’innocence de la jeune fille détonne dans ce cadre de brutalité permanente.
Le sentiment probablement dû aussi à la « belgitude » d’Adeline Dieudonné qui, à la manière de Magritte, balance sa tragédie en l’enrobant ci et là de petites touches totalement absurdes. Par certains aspects, le récit en devient alors même presque poétique.
La narratrice, dont le nom n’est jamais révélé, raconte en fait les quelques années de son enfance où sa vie a littéralement basculé. Le lotissement dans lequel elle vit avec ses parents et son petit frère ressemble à ceux de ces banlieues grises et sans âmes en bordure des grandes villes modernes. On ne sait pas précisément quand ni où se déroule l’histoire et cette intemporalité en fait des le départ une histoire universelle.
Un fait divers absurde va alors déclencher une série d’événements qui réveilleront l’envie de la narratrice de sortir de ce carcan familial sans avenir et de l’emprise malsaine de ce père toxique. C’est l’amour inconditionnel pour son petit frère qui la tiendra en vie et qui la poussera à se dépasser. Une histoire de résilience donc mais pas que…
Et puis il y a cette merveilleuse couverture qui a immédiatement accroché mon œil à la librairie. Ayant fini le roman, je trouve qu’elle est d’autant plus parfaite! Je ne sais qui en a eu l’idée mais cet œil de bête féroce qui vous guette telle une hyène affamée reflète à merveille le sentiment de traque et d’oppression qu’a le lecteur, en communion avec la narratrice, tout au long de l’intrigue. A la fois terrifiante et attrayante, la bête nous captive et nous envoûte de bout en bout.
Drame social, roman initiatique, fresque familiale… peu importe l’étiquette qu’on lui donnera! C’est en tout cas un premier roman très réussi et c’est tout ce qu’il faut retenir!
« ...les histoires, elles servent à mettre dedans tout ce qui nous fait peur, comme ça on est sûr que ça n’arrive pas dans la vraie vie.«
Note finale : **** (4,5/5) – BookIn!
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Le pitch
Dans une petite ville du Berry, écrasée par la chaleur de l’été, en 1919, un héros de la guerre est retenu prisonnier au fond d’une caserne déserte.
Devant la porte, son chien tout cabossé aboie jour et nuit. Non loin de là, dans la campagne, une jeune femme usée par le travail de la terre, trop instruite cependant pour être une simple paysanne, attend et espère. Le juge qui arrive pour démêler cette affaire est un aristocrate dont la guerre a fait vaciller les principes. Trois personnages et, au milieu d’eux, un chien, qui détient la clef du drame…
Plein de poésie et de vie, ce court récit, d’une fulgurante simplicité, est aussi un grand roman sur la fidélité. Être loyal à ses amis, se battre pour ceux qu’on aime, est une qualité que nous partageons avec les bêtes. Le propre de l’être humain n’est-il pas d’aller au-delà et de pouvoir aussi reconnaître le frère en celui qui vous combat ?
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💡 Le livre est disponible sur Amazon ou La Fnac, mais aussi dans tous les grandes librairies, certaines bibliothèques ou chez votre libraire qui pourra certainement vous le commander. Pensez-aussi aux bourses d’échange ou aux réseaux de seconde main.
Mon avis
Dans ce court roman inspiré d’une histoire vraie que j’ai lu dans le cadre du Challenge #JeBookin avec les autres d’octobre 2018, Jean-Christophe Ruffin nous plonge dans l’après Grande guerre, en 1919 au moment précis où la France fête ses héros et enterre ses derniers morts. Jacques Morlac, poilu décoré de la légion d’honneur croupit dans une prison du Berry en attente de son procès.
Il est le seul prisonnier encore au cachot en ces temps de paix retrouvée et c’est le motif de son étrange incarcération que J-C Ruffin nous conte ici par le biais de l’enquête minutieuse que va mener le juge Lantier dépêché sur place pour dépêtrer cette sordide affaire.
Mais le véritable héros du récit, c’est le chien Guillaume, fidèle compagnon de Morlac qui l’attend devant les portes de la prison en ne cessant d’aboyer.
Le juge Lantier perçoit dès le départ qu’il est plus qu’un simple compagnon d’arme et s’en sert pour mener à bien son instruction. A la fois victime et bourreau, son attachement à Morlac est le point de bien des interrogations et met subtilement en perspective la notion de fidélité – celle attendue des soldats par rapport à l’autorité et celle de l’épouse dont le mari est parti au front.
Le style volontairement simple et sobre est en parfait accord avec le monde rustique dans lequel vit Morlac. C’est un dispositif narratif astucieux qui met à merveille en lumière les sentiments bien plus complexes des personnages principaux. Ainsi Morlac a l’allure d’un simple paysan mais, ayant lu Marx, Proudhon et Kropotkine, il se rêve agitateur prêt à changer le monde dans lequel il vit.
Sur fond de révolte sociale, on découvre alors aussi que c’est aussi un homme très amoureux et bien trop orgueilleux.
Le récit est construit tel un château de carte. Chaque pièce est amenée en douceur, lentement, entretenant ainsi le suspense et la tension chez le lecteur jusqu’au dénouement final qui ne manquera pas de faire sourire.
La plume de J-C Ruffin est toujours aussi magistrale et je recommande chaudement cet petit ouvrage plein d’humanité dédié à son ami photographe, disparu trop tôt et dont le grand-père lui avait conté cette incroyable histoire.
« …Tout ce qui fait monter dans le peuple le dégoût de la guerre est bon pour la cause que je défends, comme vous dites. Si les prétendus héros refusent les honneurs abjects de ceux qui ont organisé cette boucherie, on cessera de célébrer une prétendue victoire. La seule victoire qui vaille est celle qu’il faut gagner contre la guerre et contre les capitalistes qui l’ont voulue.«
Note finale : **** (4/5) – BookIn!
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Le pitch
Fin des années 1990. Leonora Galloway part en France avec sa fille afin de se rendre à Thiepval, près d’Amiens, au mémorial qui honore les soldats – dont de nombreux Britanniques, comme son père – tombés durant la bataille de la Somme, lors de la Grande Guerre. Le 30 avril 1916 est la date officielle de son décès. Or Leonora est née près d’un an plus tard.
Ce qui pourrait n’être qu’un banal adultère cache en fait une étrange histoire, des secrets de famille, sur lesquels plane l’ombre d’un meurtre jamais résolu et où chaque mystère en dissimule un autre…
Dans ce livre envoûtant, Robert Goddard allie l’atmosphère des plus grands romans anglais à un sens du suspense et de la reconstitution historique remarquables.
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Mon avis
Lu dans le cadre du challenge #JeBookin avec les autres de novembre 2018, mon avis sur ce roman est assez mitigé.
Si j’ai aimé la trame et l’intrigue qui se déroulent sur fond de première guerre mondiale, j’ai trouvé que l’histoire souffrait par moment de quelques longueurs.
Le récit s’ouvre sur Léonora Galloway, une Britannique d’âge mûr, qui a décidé d’emmener sa fille en weekend visiter le mémorial de Thiepval. C’est un cimetière militaire situé dans la Somme où reposent les soldats anglais morts lors de la Grande guerre.
Mais ce voyage n’est pas anodin. Il permet à Léonora d’enfin lever le voile sur le mystère qui a entouré sa naissance et sur les circonstances du meurtre qui fut perpétré à Meontgate, la résidence de son enfance où elle vécut avec ses nobles grands-parents, le mystérieux Lord Powerstock et la très autoritaire Lady Powerstock. Outre l’envie de se recueillir sur la tombe de son propre père, c’est donc et avant tout, surtout le besoin de confier l’histoire familiale qui anime Léonora.
La narration se nourrit d’une série de flash-backs mêlant enquête policière et (mélo)drame familial pour aboutir au dénouement final révélé par Léonora à sa fille à Thiepval même.
Le procédé narratif est un peu malhabile et les nombreux rebondissements n’encouragent pas le lecteur à se prendre totalement au jeu des confessions liées à ce lourd secret familial.
Reste que le style est fort agréable et que comme dans toute bonne saga, on ne peut s’empêcher à coups de pronostics de faire des supputations et tel Sherlock Holmes de s’amuser à vouloir découvrir la vérité. Les protagonistes sont attachants et le charme désuet de la campagne anglaise apporte une touche de légèreté à ce roman tortueux.
C’est dans doute ce qui nous retient de ne pas laisser tomber le roman avant la fin…
« ...Les gagnants, dans une guerre, sont ceux qui n’y ont pas participé.«
Note finale : **** (2,5/5) – BookOut!
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J’espère que je vous ai donné envie de découvrir les ouvrages de ce dernier BookIn – BookOut de 2018.
Si vous les avez lus ou si vous en avez d’autres à me recommander, n’hésitez pas à partager vos avis en commentaires ou en utilisant le hashtag #JeBookin ou la mention “BookIn – BookOut #5” sur vos réseaux sociaux ou encore en vous rendant directement sur la page Facebook du club de lecture #JeBookin et en m’y laissant un commentaire.
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